ce qui se passe mais qu'on ne sait pas !

Serena, justement. Qu'est-ce qu'elle a encore dit ou fait ?! Rien de mal, rassurez-vous. Elle travaille très sérieusement, est là la première au stade le matin, reste sagement à consulter son ordinateur dans un coin et à manger pendant que les matches prennent du retard à cause de la pluie, va se reposer à l'hôtel la journée et est âpre au mal. Il n'y avait qu'à la voir sur le court 10 lors de son entraînement d'avant-match dimanche pour s'en convaincre. Cet entraînement tennis là est traditionnellement « léger » car il a plus pour but de mettre la joueuse en confiance qu'autre chose. Sauf que Serena, elle, a fatigué à elle seule deux sparring partners, en même temps : un gaucher et un droitier, qu'elle a tous deux mis de l'autre côté du filet et à qui elle n'a pratiquement pas adressé la parole, se contentant de les gratifier d'un regard assassin lorsque leurs balles étaient ou trop approximatives ou trop hors de portée à son goût. Deux grands gaillards pourtant, mais qui n'en menaient pas large quand par malheur ils commettaient une double faute ou mettaient une volée dans le filet... Elle ne pourra pas les accuser de l'avoir mal préparée : son match a été reporté à lundi.

Justine Henin n'a décidément pas de chance. Elle souffre d'une allergie qui l'empêche de respirer correctement depuis trois jours. Mais même toute rouge, essoufflée et menée 5-1, 30A dans le troisième set sur le service de Virginie Razzano, la numéro un mondiale a tout donné. Et a gagné. Toute seule, sans avoir besoin de faire appel à son entraîneur. « Depuis toutes ces années que l'on travaille ensemble, on se connaît par coeur, justifie la Belge. Carlos n'a pas besoin de me parler pour que je sache ce qu'il pense. » Petite entorse à la règle tout de même : cette fois, on a pu entendre le coach marmonner quelque chose comme : « C'est ça, continue à t'accrocher comme ça et dans trois points c'est fini... »