mardi 22 mai 2007

Des nouvelles d'Amélie Mauresmo

Amélie Mauresmo, après cette reprise difficile, dans quel état d'esprit êtes-vous ?
Après Berlin, il y avait beaucoup de déception, de frustration voire du pessimisme. Au fur et à mesure, je sens qu'à l'entraînement, cela va vraiment de mieux en mieux. Je suis donc plus positive, indépendamment de ce qui va se passer à Strasbourg. Je ne sais pas combien de temps il va me falloir, une semaine, deux semaines, un mois, pour revenir à mon meilleur niveau. Mais j'ai beaucoup moins de doutes sur le fait que je vais retrouver ce niveau.

A l'entraînement, sentez-vous une montée en puissance ?
C'est de mieux en mieux. Maintenant, il faut toujours que cela se concrétise en compétition. C'est toujours la difficulté, j'espère saisir cette opportunité ici à Strasbourg pour jouer un ou plusieurs matches et essayer de mettre en place mon jeu. Il faut surtout retrouver le rythme des matches, de la compétition. C'est ça qui est un peu difficile aujourd'hui. Quand on est éloignée de la compétition pendant un certain temps, il y a toujours un rythme à retrouver, il faut un peu de temps pour réinstaller la confiance. Il y a beaucoup de paramètres qui rentrent en jeu, même physiquement. Evidemment cela a été décevant sur les deux derniers tournois.

Comment se passent vos entraînements ? Sont-ils centrés sur les points ?
J'en ai fait pas mal jusqu'à présent. Là, physiquement, mes adducteurs ont donné des petits signaux d'alerte, nous avons plus orienté les entraînements sur la technique ces deux derniers jours. D'ici Roland-Garros et même pendant Roland-Garros, nous ferons des points.

Etes-vous inquiète par rapport à ce problème aux adducteurs ?
Ils sont fragiles. Nous sommes donc vigilants, mais cela ne m'a pas empêchée de travailler ces deux derniers jours. Nous faisons attention au niveau des déplacements.Vous avez également quelques difficultés pour régler votre service.

Où en êtes-vous sur ce point précis ?
C'est un point qui était vraiment mauvais à Berlin et qui s'est un peu amélioré à Rome. Malheureusement, c'est ce qui viendra peut-être en dernier. Cela a été le point que nous avons repris le plus tard et nous n'avons pas pu beaucoup travailler dessus. C'est vraiment du retard dans le travail parce que je ne sens pas du tout de gêne par rapport à l'opération.

C'est un baromètre de votre jeu ?
Oui, surtout sur terre.Où situez-vous votre niveau de jeu sur une échelle de dix ?C'est dur à dire. Il y a de très bonnes phases de 8-9, mais cela peut parfois descendre à 50% de ce que je suis capable de faire. C'est aussi la confiance pour pouvoir reproduire son meilleur niveau, être à 80-90-100% tout le temps. Il faut jouer des matches.

Dans ce contexte, vous pensez donc à très court terme ?
Oui, c'est quasiment jour après jour.

Avez-vous un compte à rebours avant Roland-Garros ?
Non, pas vraiment. Si j'avais bien joué à Berlin ou à Rome, cela aurait été un gros objectif. Là, ça l'est beaucoup moins, il existe trop d'incertitudes, trop de flous, même si on sait que les choses peuvent parfois aller très vite. Pour l'instant, c'est vraiment très tranquille.

Vous ne vous fixez aucun objectif pour Roland-Garros ?
C'est difficile de me fixer des objectifs pour l'instant. Ce sera au jour le jour, du match après match. C'est toujours le principe en Grand Chelem avec une excellente préparation ou une préparation un peu tronquée. Cela ne sert à rien de se projeter, l'expérience m'a vraiment prouvé que le côté "rester dans le présent" marche le mieux pour moi.

Vous allez donc arriver sans pression ?
Oui, c'est une préparation complètement différente des années précédentes même si la saison dernière, j'avais été malade et j'étais arrivée pas complètement préparée. Mais je suis souvent arrivée en ayant bien joué à Berlin ou à Rome ou sur les deux tournois, avec beaucoup de matches et donc avec beaucoup de confiance sur terre battue. Là ce sera différent.L'année dernière, vous parliez de faire les bons choix.

Sur terre battue, qu'en est-il ?
C'est toujours un peu le problème. J'essaie de faire évoluer mon jeu vers l'avant, vers des surfaces qui sont plus rapides, l'indoor, l'herbe et ce n'est pas toujours évident par rapport à une technique de déplacement - notamment les glissades - de faire évoluer son jeu d'autant plus avec une préparation un peu tronquée.

Vous disiez également que vous idéalisiez les moments de victoire, les tournois du Grand Chelem avant d'en remporter deux. A Roland-Garros, êtes-vous toujours dans l'idéalisation ?
Moins certainement. Il y a toujours une part d'inconscient, c'est le tournoi qui m'a fait démarrer, ce sont des images que j'ai en tête depuis toute petite. Il y a certainement encore un peu d'idéalisation pour Roland-Garros, mais cela s'est désacralisé avec mon expérience lors des autres Grands Chelems et au Masters.

A Roland-Garros, vous avez souvent échoué face à de grandes frappeuses et pourtant sur dur, vous les dominez. Comment l'expliquez-vous ?
Je l'explique par le déplacement et les appuis. Les glissades ne sont pas naturelles pour moi, même si en tant que Française, j'aurais dû être élevée sur cette terre battue. Malheureusement, nous n'avons pas encore comme le système espagnol, cette régularité sur cette surface. Mais on essaie de bosser dessus, c'est aussi un challenge. C'est bien dans une carrière avec les objectifs qui ont été atteints d'avoir d'autres objectifs techniques, tactiques. Cela rend les choses intéressantes même si cela peut être frustrant

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