0/3

Consciente des qualités de son adversaire, Amélie Mauresmo ne voulait pas en début de rencontre lui laisser le temps de prendre confiance. Immédiatement dans le bon tempo, la protégée de Loïc Courteau signait trois premiers jeux proches de la perfection en venant régulièrement conclure les points au filet (0-3). Le clan tricolore ne pouvait espérer plus belle entame mais malheureusement, le rêve s'est rapidement transformé en cauchemar.
Blessée aux adducteurs et crispée par ses premières erreurs grossières, la numéro un tricolore sortait totalement de son match. Alors que Safarova devenait au fil des jeux, la patronne du court, faisant étalage de sa puissance en coup droit notamment en retour, Amélie Mauresmo, paralysée par la pression du court central, retombait dans ses terribles travers. Fautes directes (45), passivité coupable, la Française était mise sur le reculoir et voyait les jeux défiler sans montrer le moindre signe de réaction (6-3).
Consciente de ne pouvoir rivaliser en fond de court, Amélie Mauresmo abordait la 2e manche avec un tout nouvel état esprit. Plus agressive, se ruant au filet à la moindre occasion (11 montées victorieuses), elle s'efforçait de raccourcir les échanges pour inverser la tendance. Une tactique qui portait ses fruits (0-3) mais Lucie Safarova ne tardait pas à retrouver ses esprits. Jouant plus long pour repousser son adversaire, la Tchèque reprenait la direction des opérations et montrait tout au long de la fin du match une solidité mentale très impressionnante pour son jeune âge. Décisive avec son coup droit, elle ne montrait aucun signe de crispation même dans le jeu décisif et logiquement, compostait son billet pour les huitièmes de finale. Pour Mauresmo, il faudra repasser !

"Il n'y a pas eu de miracle. Je n'avais pas d'objectif précis. Ca montre que c'est difficile de réussir quand on ne s'est pas préparé comme il faut. On a paré au plus pressé mais le corps a besoin de temps. J'avais eu du mal contre Nathalie Dechy au tour précédent, j'avais eu des hauts et des bas, comme ces dernières semaines. C'est ce qui s'est passé aussi aujourd'hui."

Le Russe possède un coup droit phénoménal, souvent "kické" à la Nadal avec une tête de raquette qui donne le tournis. Tactiquement, il est difficile de ne pas se focaliser sur cette arme fatale. A 2-1, il enfonce la défense du Russe et mène 15/40. Le match commence et se finit deux points plus tard. Andreev serre le jeu, Mathieu ne prend pas sa chance, et comme Monfils face à Nalbandian, laisse son adversaire frapper le premier.
"Physiquement, je n'étais pas bien" (à propos de Moscou 2005)
On retrouvera ce cas de figure dans un jeu décisif symbolique. Pétrifié, les pieds scotchés à sa ligne de fond, Mathieu ne prend pas l'initiative et se fait débordé. Il est breaké d'emblée et n'a plus la force de revenir.
Les jambes manquaient en début de match, surtout dans les déplacements latéraux, elles seront totalement absentes dans la seconde manche, une fois le scénario du premier set cruellement répété (deux balles de break perdues et break pour le Russe ensuite). 7-6, 6-0. L'écho du 6-0 encaissé à Moscou résonne fort dans la tête de Mathieu.
La veille, il avait chassé les démons persistants de ses balles de match perdues face à Guillermo Cañas, bien aidé par l'attentisme de Gilles Simon. Cette fois-ci, il n'a pas échappé à ses sempiternels tourments. Prisonnier de ses schémas de jeu, Mathieu est redevenu la proie idéale. Un break illusoire au début du troisième set est vite effacé par Andreev qui se contente d'avancer dans le court et de faire gicler son coup droit à gauche et à droite.

"Je ne vais par chercher d'excuses mais j'étais moins bien physiquement. Je ne me sentais pas à 100% de mes capacités physiques et c'est difficile contre ce genre de joueurs. Je voulais le jouer comme un Espagnol mais je n'avais pas les jambes pour ça. Sa frappe est impressionnante et je n'étais pas assez bien physiquement pour contrer sa frappe. Il a eu le mérite d'avoir enfoncé le clou. Je n'ai pas envie de chercher d'excuses à ma défaite mais jouer 3 h 40 la veille, ça laisse des traces physiques."

Solide en fond de court, le Français poussait Djokovic à la faute. Dans la première manche Patience, tombeur de Davydenko à Estoril, obtient ses deux première balles de break à 6-5 mais n'en profite pas et se fait corriger au tie break (7/2).
Patience se lâche
Auteur de coups osés mais aussi efficace à la volée (68% de réussite) Patience a pourtant insisté, s'est octroyé les deux sets suivants et assuré le spectacle. Le public du Suzanne-Lenglen s'emballe et lance la ola. Il est alors le dernier Français en lice dans le tableau messieurs.
Le second jeu décisif n'échappe pas au Serbe, toujours incrédule mais qui ne craque pas lors de la quatrième manche (7/4). Dans la dernière manche, "La Pace" manque encore trois occasions de breaker Djokovic (3-3). Suite à sa sixième double faute de la partie dans le jeu suivant, Patience perd au contraire son service. Le Serbe met fin à la rencontre sur sa deuxième balle de match, après exactement 4 heures et 4 minutes de régal.

"C'était un super match. J'ai passé un moment inoubliable sur le terrain, a expliqué Patience, ravi malgré la défaite. Avec une fin aussi accrochée, c'était fantastique. C'est dommage de louper une ou deux petites occasions dans le troisième set mais je n'ai pas grand chose à me reprocher. Il a super bien joué dans les moments importants. Moi, je n'ai pas l'habitude à ce niveau-là. Je peux encore progresser. Je suis content d'avoir perdu contre un joueur comme ça."

Fernando Verdasco (ESP) bat David Ferrer (ESP/N.12) 4-6, 7-6, 6-3, 6-3

Carlos Moya (ESP/N.23) bat Juan Pablo Brezizcki (ARG) 6-1, 6-3, 7-5

Igor Andreev (RUS) bat Paul-Henri Mathieu (FRA) 7-6 (7/4), 6-0, 6-3

Novak Djokovic (SRB/N.6) bat Olivier Patience (FRA, Q) 7-6 (7/2), 2-6, 3-6, 7-6 (7/5), 6-3

Marcos Baghdatis (CYP/N.16) bat Jan Hajek (CZE) 6-2, 6-2, abandon (épaule droite)

Rafael Nadal (ESP/N.2) bat Albert Montanes (ESP) 6-1, 6-3, 6-2

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Maria Sharapova (RUS/2) bat Alla Kudryavtseva (RUS) 6-1 6-4

Ana Ivanovic (SER/7) bat Ioana Raluca Olaru (ROU) 6-2 6-0
Lucie Safarova (RTC/25) bat Amélie Mauresmo (FRA/5) 6-3 7-6

Svetlana Kuznetsova (RUS/3) bat Dominika Cibulkova (SLQ) 6-2 6-3

Patty Schnyder (SUI/14) bat Karin Knapp (ITA) 6-1 4-6 7-5

Anna Chakvetadze (RUS/9) bat Ai Sugiyama (JAP/21) 6-4 6-4

Shahar Peer (ISR/15) bat Katarina Srebotnik (SLO/17) 6-1 4-6 6-3

A. Medina Garrigues (ESP/24) bat Daniela Hantuchova (SLQ/12) 4-6 7-6 7-5